jeudi 28 février 2013

MODE – A l’occasion de la Fashion Week, la Seine-Saint-Denis propose au grand public de rencontrer certains des ses artistes talentueux lors d’une croisière de la mode de Pantin à Bastille…

Virée dans le monde fermé de la mode. Ce samedi, à 14h30, 85 chanceux pourront voguer dans l’univers de la Haute Couture en pleine Fashion Week du prêt-à-porter de Paris grâce à une croisière de trois heures de Pantin (Seine-Saint-Denis) à Bastille avec des invités de choix. Une façon pour la Seine-Saint-Denis de mettre en avant ses talents et artisans méconnus. Et de proposer une entrée au grand public dans l’univers de la Haute Couture. Trois artistes du département et un historien feront découvrir leur savoir-faire et le passé riche du textile dans le nord de la capitale.

Fahaid Sanober, jeune génie de la mode made in La Courneuve

«J’aime bien l’idée d’ouvrir ce monde inaccessible au grand public», sourit Fahaid Sanober. Ce créateur de 19 ans, étoile montante de la mode, a répondu présent pour cette invitation à organiser un défilé sur la croisière de la mode. Fahaid Sanober, qui travaille à La Courneuve et dans le Marais, dévoilera une dizaine de ses robes sur le thème de Bonnie and Clyde au Maroc. «Pour chaque collection, je m’inspire de femmes fortes qui ont marqué l’histoire: Joséphine Baker, première femme noire à danser avec une robe en bananes, Bonnie Parker qui assumait son identité de criminelle… Et je suis en pleine réflexion sur Marie-Antoinette, la première ambassadrice de la mode!» précise ce créateur précoce.

C’est dans un centre de loisirs de La Courneuve, au pied de la cité des 4.000 que Fahaid découvre la couture à 14 ans. Dans ce même lieu, il dessine aujourd’hui les croquis et échange avec les couturières pour imaginer ses robes, entouré de ses meilleures copines, devenues ses assistantes.

La Courneuve, frein ou tremplin? «Un atout car la banlieue est une source d’inspiration inépuisable par la richesse et la diversité de cultures qu’elle offre», assure Fahaid. «Mais avec mon jeune âge, je sais qu’on ne me fera pas de cadeau!» Pour cette collection, il s’inspire de ses origines marocaines et des vacances qu’il passait enfant dans les boutiques de caftans de ses oncles à Oujda pour élaborer des robes où la broderie sfifa devient traine dorée. Le créateur a choisi de monter sa maison plutôt que de faire ses armes chez une grande marque: «Je préfère voler de mes propres ailes et exprimer ma vision du vêtement et de la femme. Une femme forte, indépendante… comment ma mère!»

Des couleurs, des tissus africains –que sa voisine d’origine africaine lui a fait toucher du doigt- du doré, la patte de la maison Fahaid Sanober devrait se retrouver bientôt sur une ligne de T-shirt pour le grand public.

Découvrir les métiers de patineuse et de sérigraphe

Fahaid aura justement l’occasion de montrer son travail à des néophytes ce samedi lors de cette virée en mode fashion. Tout comme Alice Leblanc-Laroche, 33 ans, designeuse textile et sérigraphe qui travaille à Pantin. Elle invente des motifs qui se retrouvent sur des assiettes, des nappes, des caleçons Monoprix et même du mobilier urbain. «J’ai dessiné un motif pour une rambarde de 24m pour des paysagistes sur la base de loisirs de Torcy (Seine-et-Marne), explique Alice. Démonstration à l’appui, elle expliquera comment un motif est créé depuis le croquis jusqu’à la dernière couture.

«Cette croisière est un moyen pour faire sortir mon métier de l’ombre», se réjouit Alice. Aux côtés de ces deux artistes, Caroline de Tugny, une teinturière-patineuse qui élime, empoussière et vieillit des costumes pour de nombreux films. Elle a ainsi participé à l’élaboration du Pacte des Loups de Christophe Gans et de Gainsbourg de Joan Sfar.


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